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les 6b de Gatti
5 mars 2007

Lettre de Jawad Akarkach à Marie-Eve Stenuit

Athénée royal Gatti de Gamond

                                                                                             Marie Ève Sténuit

Madame,

Je me permets de vous envoyer cette lettre car j’aimerais vous témoigner toute mon admiration quant à l’écriture de votre livre « Les frères Y ». En effet, dans le cadre du cours de français, j’ai dû lire votre ouvrage. Même si je n’étais pas très enchanté d’avoir à parcourir votre œuvre, je m’y suis par la suite très fort intéressé. Et j’ai été épaté de constater avec quelle sensibilité vous avez su nous faire découvrir la vie de ces frères siamois.

Par le biais du prix des lycéens nous sommes amenés à lire plusieurs écrits dont le votre. Je tiens à vous dire que j’ai été stupéfait face au style d’écriture que vous employez. En effet, vous avez su par votre simplicité nous émouvoir devant une telle réalité.

Pour ma part, je n’étais pas conscient des difficultés qu il faut endurer lorsqu’on naît diploïde. Ainsi, Giuliano et Gian-Giuseppe auraient pu vivre une vie tranquille, c’est cependant le regard des gens qui vient entacher leur paisible existence. Dans un monde où l’apparence est plus que prépondérante, on note une fois de plus que la vision des gens peut être plus que malfaisante pour tout être humain, d’ailleurs ce passage m’a particulièrement ému : « Les commentaires allaient bon train ce soir là, murmures et exclamations fondaient un brouhaha (…) Soudain, les mots moururent sur les lèvres, les rires se brisèrent dans les gorges, les bouches oublièrent de se fermer. Table après table, le silence s’empara de la pièce et tous les visages se tournèrent les un après les autres vers le sommet de l’escalier. Immobile dans leur fauteuil roulant, douchés (…), les frères Cotti, bras dessus, bras dessous par le milieu, et les bras extérieurs poses sur les accoudoirs, se tenaient à l’entrée de la fastueuse salle a manger réservée aux passagers de la première classe. (Page 104) 

C’est bien le regard des individus qui rend la vie plus pesante. Effectivement, vous nous présentez les deux personnages le plus simplement du monde, comme deux êtres humains, comme vous et moi. Nous mêmes, lecteurs, ne réalisons pas dès le départ toutes les misères que doivent supporter ces jeunes hommes, ce n’est que plus tard lorsque nous percevons l’attitude des gens face aux héros que nous distinguons leurs malheurs.

Ce livre est d’autant plus intéressant qu’il me fait me remettre en question. En effet, nous, les jeunes, ne nous préoccupons que de notre apparence ou du dernier album à la mode sorti et nous osons encore nous plaindre. Ce livre m’a aidé à prendre conscience de la chance que j’ai de vivre sans soucis. D’ailleurs à la lecture de ce livre je me suis remémoré un proverbe chinois qui a pris tout son sens : " J'étais furieux de n'avoir pas de souliers ; alors j'ai rencontré un homme qui n'avait pas de pieds, et je me suis trouvé content de mon sort. "

Enfin, je terminerai en vous disant quel bien ce livre m’a procuré et j’aimerais assez que tous mes camarades puissent profiter de votre récit, mais qui peut mieux que l’auteur en parler ? Grâce au prix des lycéens, des auteurs ont été invités dans notre établissement et j’aimerais que vous en fassiez partie, afin de faire profiter votre savoir à tous.

Dans l’attente d’une réponse favorable, je vous prie d’agréer, Madame, mes sentiments les meilleurs.

Jawad AKARKACH

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